Canicule : baissez votre facture de climatisation
Les canicules de plus en plus fréquentes ont pour conséquence une augmentation sensible de la demande énergétique due à la climatisation. Au-delà des aspects techniques, c’est tout un système qui est à repenser afin d’éviter une hausse conséquente des factures d’énergie et un impact écologique nuisible à un développement durable. Des solutions existent, permettant de diminuer l’utilisation de la climatisation voire d’en supprimer l’intérêt. Focus sur les moyens facilement accessibles et au coût raisonnable.
Le coût de votre consommation de climatisation
Le relevé de votre fournisseur d’énergie n’est pas la seule donnée à prendre en compte pour évaluer le coût réel d’une climatisation, de la même façon que l’essence n’est qu’une partie de la dépense occasionnée par une voiture. Le montant dépensé pour la climatisation peut se décomposer en trois parties distinctes.
L’acquisition et l’installation
Pour climatiser une surface importante, l’achat d’un appareil suffisamment puissant, ou de plusieurs, occasionne un investissement important. Il faudra en effet compter, à titre indicatif, 8 000 à 12 000 € pour une climatisation gainable couvrant une surface de 100 m², installation et mise en service incluses. Pour une surface équivalente, il est en effet recommandé de disposer d’une puissance de 9 700 watts, à ajuster selon la configuration des lieux (présence de fenêtres ou hauteur sous plafond notamment).
Au sein d’un bâtiment étendu (entrepôt, grande surface commerciale, etc.), privilégiez un système « multi-split » - c’est-à-dire qu’un groupe extérieur va alimenter de petites unités de soufflerie réparties à l’intérieur de la structure. Vous assurerez ainsi une meilleure répartition du flux et une action plus silencieuse.
La facture d’énergie
Vous l’aurez compris, à raison de 9 700 W pour 100 m², la climatisation est gourmande en énergie. Vos factures risquent d’augmenter fortement et vous devez tout faire pour minimiser ce surcoût qui représentera le levier principal d’économies en la matière.
Comment ? En optimisant l’isolation du bâtiment ou en appliquant certains gestes de bon sens, vous réduirez les variations de température à l’intérieur et donc le besoin d’user de la climatisation. Nous reviendrons ci-après sur ce point.
L’entretien
Dernier poste de dépense, l’entretien régulier est indispensable pour assurer le bon fonctionnement de la climatisation et éviter des surcoûts liés à l’obsolescence des pièces. Là encore, une diminution du temps de fonctionnement permettra d’espacer la venue des techniciens d’une part, et de prolonger la durée de vie de l’installation d’autre part.
Rafraîchir un bâtiment autrement qu'avec la climatisation
Des solutions permettent de limiter le besoin en climatisation. Certaines demandent une intervention humaine régulière, tandis que d’autres modifient la résistance du bâtiment à la chaleur.
L’aération quotidienne
Le premier geste à effectuer consiste à aérer intelligemment les locaux. Inutile de laisser une fenêtre ouverte en journée lors d’un épisode de canicule : il fait certainement plus frais dedans que dehors. S’il n’est pas toujours évident de le faire dans des locaux professionnels, le mieux reste pourtant d’aérer massivement le soir et très tôt le matin.
Pour les locaux le permettant, les fenêtres ouvertes toute la nuit assureront une diminution optimale de la température. Bien entendu, les menuiseries doivent être refermées dès l’arrivée des premiers rayons du soleil.
Les équipements occultants
Pour éviter une forte montée de la température à l’intérieur, sous l’effet du rayonnement solaire amplifié par les surfaces vitrées, il est utile d’investir dans des stores, volets, rideaux opaques. S’ils provoquent une pénombre pas toujours bienvenue, ils seront salutaires en l’absence de moyens de lutte efficace contre la chaleur ou pour limiter le besoin en climatisation.
Une adaptation de cette stratégie peut être d’installer des stores-bannes, une végétation haute à proximité des fenêtres, ou toutes autres structures stoppant les rayons du soleil avant leur arrivée sur les menuiseries. L’avantage principal est ici de conserver la lumière du jour ambiante, source de confort pour les usagers intérieurs.
L’isolation comme moyen de prévention
La chaleur pénétrant également par les murs et (surtout) le toit, il s’avère judicieux et très efficace de renforcer l’isolation du bâtiment. Si vous envisagez une construction neuve, privilégiez les matériaux résistants à la chaleur et évitez le métal par exemple.
Dans le cadre d’une rénovation, installez un nouvel isolant plus performant si vous devez remplacer la toiture. Dans le cas contraire, vous pouvez appliquer une peinture isolante à l’extérieur, qui réduira la quantité de chaleur atteignant le toit et donc l’intérieur des locaux.
Une technique écologique et économique
Réduire le montant des factures liées à la climatisation passe donc en premier lieu par la diminution du besoin de rafraîchissement. En la matière, une technique baptisée « cool roofing » propose de mettre la toiture à l’abri d’une chaleur trop intense, de façon durable et pour un coût tout à fait raisonnable.
Rendre les toitures fraîches, c’est à la fois la traduction littérale du terme et la promesse faite par cette technique d’abord expérimentée aux Etats-Unis, et notamment à New York. L’opération consiste à recouvrir l’ensemble du toit, d’une résine technologique comparable à une peinture améliorée et qui possède de remarquables qualités protectrices.
La couleur blanche de la résine tout d’abord, permet de réfléchir jusqu’à 93% du rayonnement solaire et ainsi de renvoyer vers l’espace la chaleur qu’il contient. La protection mécanique de cette couche supplémentaire met par ailleurs le toit à l’abri des intempéries et de leur effet dévastateur sur la durabilité des matériaux. Ceux-ci, en meilleur état, conserveront alors bien plus longtemps leur capacité initiale à protéger le bâtiment.
Outre son action directe sur le confort intérieur, le cool roof permet de réduire parfois drastiquement certains investissements et coûts de fonctionnement : la climatisation peut être moindrement redimensionnée ou fonctionner ponctuellement, et la toiture gagne en espérance de vie (une décennie en moyenne) : autant d’économies pouvant permettre de financer d’autres postes de la vie de l’entreprise !
Finalement, la meilleure climatisation est celle qui ne fonctionne pas – ou peu. Le coût financier et écologique représenté par les climatisations à ce jour, dans un climat en réchauffement, est à considérer avec le plus grand sérieux : le système n’est pas viable à long terme. Tant le calcul coût / bénéfice pour chaque entité, que les problèmes d’approvisionnement en énergie à l’échelle globale, montrent qu’un changement structurel est nécessaire. Adapter nos bâtiments à des pics de chaleur plus fréquents et plus intenses, est la solution la plus durable et efficace. Dans ce cadre, le cool roof a de beaux jours devant lui !
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